Yves Kisombe "passé à tabac" à Londres

Publié le par Congo Indépendant

Yves Kisombe a été victime d’une agression dans la nuit du 13 au 14 août à Londres. Selon une dépêche de l’Agence congolaise de presse, l’altercation s’est produite au moment où ce député national s’apprêtait à prendre place dans sa voiture. Selon d’autres sources, le rixe aurait eu lieu dans un café dénommé "King Georges", situé à Tottenham. Qui a agressé le député Kisombe? Pourquoi? Selon la dépêche précitée l’attaque serait l’oeuvre des "extrémistes congolais". Sur le "Net", des internautes attribuent cette action à des "Résistants-combattants" au régime de Joseph Kabila. Il s’agit des membres de la diaspora congolaise. Le rixe aurait eu lieu à proximité d’un café dénommé "King Georges" à Tottenham. Depuis l’accession de Joseph Kabila à la tête de l’Etat congolais le 26 janvier 2001, des Congolais de la diaspora n’ont jamais accepté cette "succession dynastique". Cette antipathie s’est exacerbée après la mutinerie conduite à Bukavu par le général dissident Laurent Nkunda et le colonel Jules Mutebusi en juin 2004. C’est à cette époque qu’a vu le jour à Bruxelles le groupe de pression "Bana Congo". Le mouvement a fait des émules notamment à Paris et à Londres. Ces "activistes" accusent le numéro un Congolais d’être un "imposteur" et d’attenter aux droits et libertés de la population. La répression des manifestations publiques organisées par l’opposition ne contribue guère à améliorer l’image du pouvoir. L’exclusion des Congolais de l’étranger du corps électoral lors des consultations politiques de 2006 constitue un autre élément du "contentieux". Ces milieux de la diaspora ont pris la résolution d’empêcher les dignitaires du régime en général et les "kabilistes" en particulier à venir "se pavaner" en Occident. "En effet, commente un internaute, personne ne saurait en ce moment précis avancer avec exactitude, les raisons valables pour lesquelles ce pseudo-député national congolais vivant à Kinshasa, a fait le déplacement de Londres. Sinon que pour se pavaner gratuitement en Europe (...) aux frais du contribuable congolais qui lui pourtant, continue sa descente aux enfers en croupissant dans l´une des misères les plus sombres que l´Afrique ait jusque-là connues." Selon les récits disponibles sur le "Net", il est "reproché" au député national Yves Kisombe notamment "d´avoir contredit l´honorable député, Ne Muanda Nsemi, leader de Bundu Dia Kongo,(...), défendant les intérêts du peuple congolais, massacré à Nseke-Mbanza, Luozi dans la Province du Bas-Congo en février 2007 et mars 2008, par les éléments de la Police nationale au service de l´immigré clandestin tutsi rwandais - alias Joseph Kabila". Cette prise de position du député Kisombe a été décriée dans les milieux de la diaspora. Elu député sous le label du MLC (Mouvement de libération du Congo), "Yves" a été exclu de cette formation politique. Que dire de cette vague de violence ? Les Congolais vivant à l’étranger paraissent divisés sur la question. "Je n’aime pas la violence, jure "Bob", un "combattant-résistant", joint au téléphone samedi 15 août à Londres. Mais je constate malheureusement que c’est le seul langage que comprennent les dirigeants congolais actuels. Ils briment la population au pays? Nous les attendons ici afin qu’ils nous rendent des comptes". Bob d’ajouter : "La violence appelle la violence". Dans une réflexion intitulée "Tabassage de Yves Kisombe : Quand les vices deviennent des vertus", Joseph Yav Katsung note en liminaire que "partout dans le monde, le manque de tolérance pose problème dans la vie politique". Selon lui, cette situation "se manifeste lorsque des dirigeants politiques refusent de ménager un espace aux partis et aux activités politiques de l’opposition, lorsque les partis politiques ne tolèrent pas les divergences de vues dans leurs rangs et, plus généralement, par un rejet pur et simple des autres points de vue". Après avoir déploré "qu’il est devenu courant d’apprendre que tel opérateur politique congolais fut lynché et/ou dénudé en Europe par les «résistants», «les patriotes» sans que cela ne soit condamné ou dénoncé", Yav exhorte ses concitoyens à se battre "avec des idées et non par la force musculaire". Sera-t-il entendu? Le sénateur PPRD Léonard She Okitundu, alors directeur du cabinet présidentiel, a été la première personnalité congolaise à subir le traitement infligé à Kisombe. C’était en octobre 2006 lors d’un voyage à Londres. Le dialogue semble être l’unique voie pour éviter une escalade de la violence aux conséquences imprévisibles.
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